L’alcool épaissit un peu l’esprit. Les gens qui écrivent sous cette influence sont épaissis et taillent la route de l’écriture. Moi j’écris comme un menteur, je grossis comme une grenouille devant le boeuf le trait de l’émotion, je l’élargis comme un porc. Je suis totalement stabilisé aux neuroleptiques, avec des boules quiès la nuit, et là je peux me laisser aller à mes symptômes, je peux me laisser à l’aller à l’illumination de ma structure, à ce monde apaisé en dents de scie, cette convalescence. Mais l’écriture solaire est bien plus subtile (mes poèmes diurnes sont différents), elle bruisse comme un lit d’aiguilles de pins, elle est terreuse mais elle peut souffrir aussi, bien plus sincèrement à mon sens. Tandis que la nuit ment.