Je ressemble à tout le monde et peux être comparé ou pris pour mille et une figures historiques ou fictives parce que je ne suis personne, comme dirait Pessoa. Et le fait que je ne sois personne fait s’accumuler une multitude de moi possibles, fait saillir des propos que j’ai à peine tenus, des situations que je n’ai parfois vécues qu’en rêve, des attitudes que je serais incapable d’avoir, une force qui n’est pas la mienne. Figures isolées en moi, en latence et prêtes à être délivrées au flux créatif du monde, comme un courant qui s’est généré à partir de moi sur un malentendu ou une savante amicalité. Voilà ce qui subsiste, ce qui traine sur un sol de sable balayé par ces vents de la créativité, éternelle ou presque.

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