Changer la montagne en hirondelle
Les tracas : leur réception est leur seule nature. Les mêmes pensées sont vécues dans la joie ou la souffrance. Tout comme leurs images inattendues : angoissantes ou neutres. Une chose qui différencie cette réception : le rythme. On pense parfois que tout va trop vite, qu’on ne peut décélérer les pensées, qu’on est assailli. Erreur ! C’est que ça ne va pas assez vite.
L’éternelle
J’aime passer mes heures au contact du bois ancien. J’entasse le vieux bois, rustique ou noble. Mon mobilier est dur comme un sans-rêve, je façonne celui qui s’y choque et se sent bien dans cette pièce rigide. J’entasse du rêve, j’entasse les siècles. Une chouette y est comme perchée ainsi qu’un loup qui le lèche, ce bois et montre son poil de forêt. Tout est calme, tout se recrée par le poids des armoires, des tables et du lit. Quoi de mieux pour attendre la nuit, puis l’aube, puis tous les jours, que cette pièce close, cette indestructible, éternelle pièce aux livres couleur de bois que je ne lis pas. Leur odeur de papier jauni dans leur élément qui leur va si bien.