Quel est cet étrange plaisir que Harry doit ressentir en crochetant les tiroirs de ses collègues afin de subtiliser de petites pièces de monnaies, alors qu’il est millionnaire et que tout lui réussit ? Ce plaisir singulier est une forme poussée de ce qui crie à la misère et la sincérité. Car Harry n’a pas vraiment en lui ce démon qui lui dit de détruire. Il a un corps étranger, une voile ou une meurtrissure, qui le pousse à agir et commettre des singularités qui toujours touchent à ce petit émoi, dont il sera question dans un paragraphe du livre et que je tairais. Cet émoi qu’il veut à tout prix préserver, garder contre lui, laisser vivant tant il est menacé par le monde de la réussite. Il cherche une chose qui le préserve de la dissipation et le conduise au fond de ce léger trouble.
Prendre des pièces de monnaies à ces inférieurs hiérarchiques, puis prendre le risque de subtiliser une lourde machine à écrire…Et ce patron qui lui demande si tout va bien, quelle question, plus essentielle encore que la finale, et quel suspens dans les réponses et le caractère dubitatif de ces deux hommes qui se rencontrent. Pourquoi fais-tu cela ?

Ajouter un commentaire

Votre email n'est jamais partagé. Les champs obligatoires sont notés : *

*
*