3 poèmes retrouvés datant de 2010 / 2011

SAVEUR HUMAINE

Car j’ai eu la vision, la globalité de tout l’espace sensible
Ce jour-ci j’ai pu voir dans la souffrance
Les multitudes : toutes les têtes et toutes leurs configurations
Ce qui s’échappe des yeux clairs, les liens indivisibles
La vie m’est apparue comme si tenace, combattant
Avec cet acharnement : je n’ai pas senti la survie mais plus encore
Le souvenir et toutes les projections, les enlacements, torsades
D’un bonheur éperdu et fragile mais qui a tout défié
J’ai vu les couches les millions d’aspérités chaque grain de terre

Et il m’est venu l’idée de m’échapper, m’élever ascendant
Vertical, chutant d’abord puis recouvrant le juste poids
Il m’est venu, non, il m’a semblé le devoir mais non
Le véritable sens à tous ces replis ces gouffres
Le goût de s’élever et d’accomplir : j’étais si triste et angoissé

Car alors vous verrez à ce jour ce qu’il en est et ce qui signifie

CARTOGRAPHIE

Il y a un tel tissu de liens, une telle abondance
Sinuosités tellement abruptes, retours et déchirures
Il faudrait s’assagir dans un calme profond
Une tempête que l’on chercherait à isoler
Le temps a fait son œuvre telle que nous dérivons de l’œil
Et chaque horizon est un puits, un champ sans mesure
Le temps a fait son œuvre sur les corps vivants
Chaque visage est un miroir qui le signe et produit
Le désir ensevelissant de maintenir tant d’écume

UNE PASSANTE

Le prodige aux longues jambes, fraîches joues de ténèbres
Et la parure ténébreuse : ténèbres d’innocence !
Pantalon moulant et scintillant – débris de fêtes
Et cette tresse surannée mise, plantée au goût du jour
Il se formait cet être marchant, suspendu, dérivant
Ignorant qui me planta sur le bord, sur l’ardoise de pluie
Sur l’échantillon croisé au détour d’une rue qui avala l’autre
Une simple arête la vérité du tranchant coincée dans la gorge

(fin manquante)

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