CHIRICO
La sensation opère dans le bloc
De béton natif
Les distances s’étirent jusqu’où pique
L’anonyme qui les a vues naître
Nourri par le sable et les gravillons
Nourri par le liant de ciment
Qui lentement lui ont plombé la cervelle
Lentement lui ont fait assimiler
La parfaite solitude où il s’est collé
Ni le temps ni rien n’altèrent la texture
De l’océan mort où la ligne d’horizon
Taquine comme un venin stérile
L’étendue avide de cerveaux anonymes
Depuis qu’on a fondu ce prodige moderne
Depuis qu’on a fondu la modernité
Dans les cervelles des anonymes