Texte préliminaire et inédit mesdames au poème Le monde comme il va
La civilisation s’analise et se lubrifie comme des lamentins immergés dans l’eau. Ce qu’il y a de passif n’est pas une chose qui se gagne, c’est le fruit du travail, le travail a été sommé depuis toujours d’accorder de quoi s’immerger dans le fond des eaux, de s’analiser et de se lubrifier.
Les congénères entre eux, fort de leur dépassement individuel, se bétonisent si bien qu’on dirait des casques avec des mécanismes à l’intérieur, muni de froncements de sourcils automatiques, afin d’échapper à tout regard prédateur qui leur volerait leur proie imaginaire, celle-ci étant plus bête encore que la marmotte, il faudrait la tenir contre soi pour qu’elle n’aille pas se réfugier sous une pierre.
Dans ce bain anal et individualiste, le béton a donc le rôle majeur du répartissement des rôles, il doit correspondre à la quantité de nerfs exacte pour tenir le coup. Il ne faudra bientôt plus que du béton, armé, et des entreprises spéciales de bétonnage des nerfs récalcitrants.
La schizophrénie peut aller se coucher, ces entreprises n’obtiendront rien d’elle, et les marmottes peuvent se réfugier sous leur pierre. Il lui faut de quoi réguler les nerfs encore en vie, les beaux nerfs qui circulent un peu partout dans les gants des bétonnés qui dirigent d’un œil de fer et d’un reniflement féroce l’ordre spirituel et ancestral de l’anus.
Quelques marmottes récalcitrantes crient parfois à l’arnaque, mais c’est sans compter sur l’impact de la dilatation de leur anus qui leur joue de vilains tours et que l’ombre des pierres rejette. Bien sûr il y a de petits couillons spirituels pour le leur léchouiller avec un peu plus de tact que d’autres ; c’est la naissance de l’amour.