Le monde comme il va
La civilisation anale laisse en moi de belles panoplies
D’arbres qui se touchent et se jouxtent
Elle répand son gout en travers des branches
Et l’anus des messieurs au casque diffuse dans le monde la parole nouvelle
L’ère suprême et proudhonienne, comtienne et hégélienne du meilleur des mondes
L’anus, la primalité, le grand anus de notre monde, où s’engouffre
Les êtres et les hères avec le petit sourire fébrile de l’amour
Qui charme les demoiselles éprises de ces arbres tangibles
Où coule la sève de l’anus des messieurs
Dans ce bain de merde, excitant, les unes se lèchent et se vénèrent
Jusqu’à l’aube nouvelle et brune où l’anus totem
L’anus crépusculaire chante la venue du messie marron
A l’œil despotique et profond, doux
Comme une libellule sur une rivière trouble et brune, parfois verte
Comme ces belles mouches qui se posent sur la merde
A chaque époque on doit remédier au mal et trouver l’amour
C’est dans l’anus sacrilège que nos fidèles passeurs ont délimité les temps nouveaux
Les temps à venir de l’anus synthétisé et l’anus algorithmique
Où les uns comme les autres partagerons les expériences claires et apolliniennes
De l’anus dans tous ses états
L’anus à la bougie, l’anus à la fière chandelle
L’anus au diner des hommes célibataires
Et le grand anus industriel et inodore où les biens et les produits
S’enculent en quelque sorte et fusionnent pour délivrer
Le monstre sans pareil et glouton qui rejette la merde
Ah la merde !