Soirée sur l’avenue Karl Johan (Munch)

Les voilà eux-aussi qui rentrent, les bougres ; ils sont creusés
Comme des boules et des quilles décharnées ; des squelettes
C’est la pensée qui vous consume, c’est l’érosion de l’air
Qui vous brule comme des bêtes sur des broches ; vous êtes cuits

Vous allez rentrer, poser vos yeux globuleux et leurs orbites
Sur la table domestique où attendent victuailles et ustensiles
Ils vous jetteront leurs sorts habituels et saufs ; dans l’abysse
Vous êtes les marionnettes dont l’ordre tient les fils

Vous vous frottez d’abord les uns aux autres, sans vous toucher
Ni voir vos crânes et vos chapeaux ; vos regards de morts
Votre étonnement vous apporte un petit secours ; parmi l’angoisse
Le danger même s’endort dans une urne ; et vous lisez ses initiales

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