Le Brise-lames (Spilliaert)
Il n’y a rien au-delà… ; pourtant cela semble jaune
Le gris n’est jamais une autre chose que ce qui aspire
Lentement vers la couleur qui s’abandonne ; et on dirait
Des traces encore de cet au-delà parmi ce qui fusionne
Sans personne et sans visage ; sans rien qui ne m’avait échappé
Quand j’avais vu ce rivage ; quand les premières fois j’avais nagé
Je touchais ce qui n‘est plus ; les gens sont partis et dans ce trouble
Rien n’est plus clair que ce qui m‘avait laissé seul, ce qui m’avait touché
Le sol aujourd’hui est plus plat que ce rivage et ce monde
Il reste des aplats qui durent et des gens qui bougent ; je ne devrais pas
Penser une désolation car le futur est là ; parmi les bouges
Du relief qui se détache et du cœur de la route ; qu’on ne voit pas