Toute seule (Spilliaert)

Jeune fille seule, tu pensais qu’on t’avait promis
Des rêveries ailleurs que dans cette cachoterie
Mais non l’âme est recluse ; mais non

Les sentiments sont des paquets et des volutes
Qui dévirent sans cesse dans le rayon du jour ;
Et ils brulent eux aussi, de n’être compris

Mais toi fillette tu as la grâce et le dénuement ouverts
Tu restes ainsi qu’une fille qui ne peut séduire
Mais dont les atouts de la solennité

Sont les fils et les salives des dieux

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