Pose, solitude (Spilliaert)
Tu es maigre ; rien ne te résiste qu’un vent contraire
Sur le visage émacié et superbe ; de tes rêves et des liqueurs
Qui brulent les graisses superbes du monde pour évincer
Les désirs qui plaisent à ce qui ne brule que peu
Tu te tiens sur le ventre de la terre ; mais le mur
Le muret est un bloc superbe et dur ; où tes mains tiennent
Comme des reines et des bois sur ce monde sévère
Tu es lancinante et superbe comme un rêve fait chair
Tu m’habites, à te voir, tes yeux fermés qui ne voient
Mais désirent ce beau monde et plus rien ; qu’exaspère
Un air diluvien et fragile qui se présente à tes lèvres
Tu es belle ainsi posée et tendue sur le bloc de la terre