Chambre à coucher (Spilliaert)
Dans ta chambre à coucher il y a un buffet d’émeraude
Non seulement du bois ; du bois qui stagne
Le bois des sans rêves qui entre en scène
Et ne touche aucune des vertèbres de l’esprit
Le lit est un halo où ne passe plus que ta seule existence
Et dehors les sons ; d’anciens givres et cris d’enfants
Dans une ville qui ne meurt et dans le souvenir
Le temps charrie le vin de la vigueur
Tu t’exposes dans les combinaisons de ta chambre
L’émeraude et le halo sont des mains qui te délivrent
Tu es seul et le monde et les gens t‘habitent
Dans le suc où rien ne parait plus obscur