LE GRAND COMBAT OU PORNOGRAPHIE DE LA MER
un trône iodé bave du sang bave
le ventre de mouette
je suis
cette simple égratignure, simple pli
à la recherche de la mouette.
les flammes se frottent crépitent
la vague le miasme
rôdent
la patte de la mouette et ses déchets
collés
ouverts à l’océan et l’amer arapède
faisant la bouche au rocher.
je suis s’il le faut cette question
cette vaste
incommensurable
question sans réponse
j’entends une grève floue
s’accumuler
faite de vitres et de hauteurs.
les grelots les sirènes guerrières disent
un faux discours
qu’une angoisse atteste
faussement cette angoisse
le manque de raisonnement
broutent
la couche algale recouvrant les rochers.
rien ne m’annonce autre chose que ce qui n’a pas eu lieu.
je parcours cette même grève sans décélérer
un but m’anime celui de marcher
découvrir la croûte terrestre
fatigue de cortèges et de rêveries
se construisent les scénarios
et jettent les algues
distinctes
cette même indéniable
angoisse qui fume à leur chaleur.
la route est-elle faite de prémisses
la route brisée de haltes et de souffles
mécaniques cette houle
me semble
dans la poitrine et la gorge
liées
par le sang de l’algue.
le soleil se fossilise lentement
dans les galets
déserts là ennuyés
rien
de ce qu’ils sont n’épouse son prochain
la mer les crache
les millions d’autres galets
posés là dans leur uniformité.