Silence des hauteurs.
Je vis un matou noir et blanc de l’autre côté de l’avenue
Dans une maison de retraite désaffectée
Je m’approchai pour le voir
Je ne l’intéressai pas
Mais il avait des yeux vivants
Il avait des yeux légèrement humides
Sans ne rien dire ce matou ni être affecté
Comme le bâtiment blessé à l’abandon
Matou sauvage, matou qui ne gagnerait rien ce soir
Qu’une petite pitance
Ce matou ordinaire et vif, matou qui ne demandait rien
Poussa un léger grognement puis s’allongea
Je le quittai après ma petite visite
Dans le clair-obscur du soir
Il s’allongea un peu à l’écart de la porte espacée
Où j’avais pus lui caresser le bout de la tête
Il était sauvage comme un garçon
Livré à lui-même mais n’aimait pas la musique
Il n’aimait rien que ce silence vague
Et ce préau où rien d’autre ne gisait
Que des amas de mondes