JE ME SOUVIENS DE TOI
Je me souviens de la salive amère du soir
Comme des algues s’accrochent à des bois
Et des pierres moussues dans les murs
Un tunnel où l’on entre dans l’usure
Et des bancs sales d’être dévêtus
Cela n’avait jamais été un endroit sinistre
Cela semblait irréel et pourtant c’était la vérité
Il y avait des marches où j’étais assis
Il y avait des déchets et des produits
Des senteurs qu’on ne perçoit pas
Il y avait de l’ivresse et un trouble
Et des rameurs qui avançaient
J’étais seul mais montaient des saveurs
Et des ivresses et le grain des marches
J’avançais dans mon cœur et voyais des images
Je pensais à des gens qui n’ont pas de présence
J’étais habité par un secret et une souffrance
Et je restais dans le cœur du bonheur