Nuage
Il y a un nuage qui trempe
Dans le ciel onirique d’une ville
Ce nuage est réversible et bâti d’acier
Construit de poutrelles démiurgiques
Il semble léger mais il est de la fonte et de la charpente
Il est large et saisissant comme une pensée
Il déverse de l’eau sur des contrées entières
Sur des terres éparpillées
Ce nuage grotesque et tellement beau
Tellement subtil et façonnant les rêves
Ce condensé de miasmes et de mimosas
Cette vapeur bleue et chaude qui danse
Et pétrit l’air et les lieux de sa masse
Il est bien plus que cela encore
Il est le pire et le meilleur
Une psychose
Il tend les villes, il aspire les bordures
Et là où les buildings parfois le tenaillent
Il enchante et il bourlingue sans jamais bouger
Il est la piste de musique qui ne finit pas
La répétition et la grande élancée
Le ventre des dieux
Le vide qui se matérialise et surtout
La fenêtre ouverte qui déborde d’elle-même
Le temps général et le temps gâté
Singulier. Les époques diverses
La seule unité
Le corps