UN SQUELETTE
Ces formes amincies ont cela de commun avec le squelette
Qu’elles sont sincères
Cela sera toujours un honneur pour moi
De vous écouter vous taire
D’écouter le silence contradictoire
De lèvres qui se ferment
De voir la clôture qui sied à mes rêves
Qui ne veulent s’approfondir
Mais souffrir de chaines et de verres qui se taisent
Je mourrai aussi de ne rien dire et d’être larvé
De m’enfanter ailleurs que dans des comédies stupides
Je n’aime pas non plus le silence de certains
Ni tant vos termes contradictoires
Qui éveillent en moi des langueurs discrètes
Le regard pourtant se penche vers le squelette
Il dit sa vérité d’être suppléé
Par autre chose que de la chair
Une plaine de vérité muette
Des reliefs encastrés
Où des taupes creusent et des nids d’oisillons
Crient leur nourriture
Vous êtes sans faim et squelettique
Comme un verre vide
Une chanson sans refrain