PROPRIETES DU RÊVE
L’année est passée dans la bouche
L’année a été en ce siècle une nuit débutée
Dans la fin d’une névralgie
D’une crise spirituelle
Ce sont des flocons qui sont dans la travée
Ils durcissent, et font de la pierre
Quelqu’un y dort comme s’il avait bu des siècles
Et assimilé leur lente succession
Bonheur, d’être dans un chenal de boue et de fleurs
D’être dans la fêlure et la phalène
La nuit de ce soir n’a pas encore vécu
Elle est allée dans l’autre domicile
Celui d’une vacance ou de ventres éligibles
Celui où l’on se souvient et l’on subit
Encore d’être sous un toit de tuile
Mais peut-être de chaume, de zinc
Ou de la folie d’une autre pierre
Le béton lance aussi ses écuelles