TAVERNE
L’air du soir, printanier
est un météore et un combustible
il m’enchante quand je pèse le poids
de sa légèreté
il m’ausculte et me prend
doucereux phénomène
alité dans la chambre
de la transparence et de l’émoi
je prends en considération
comme il n’est pas commun
de parler de ces choses
et pourtant c’est une savante intuition
de considérer le monde
comme une énumération
je compte les phénomènes
qui lentement me prennent
et me pénètrent comme une chose
de causes et de conséquences
consécutives au grand drame
de l’espérance
oui je n’admets pas qu’il y ait du désespoir
dans les tavernes et les bars
du soir de l’homme