J’ai dormi.
Les choses étaient douces, le réveil un peu âpre, la plongée en soi, uniquement dans ses propres limites, élastiques. Ce n’était plus tout à fait moi, mais si, rien ne s’expulsait de mes frontières. Le désir peut-être, celui de s’échapper en utilisant tous les subterfuges, d’abolir l’autonomie.
J’ai toujours été fasciné par ce que Castaneda nous dit d’un possible état totalement extérieur à soi. Cela me sera à jamais incompréhensible et pourtant je ne pourrai me défaire de cette pensée qui m’a tant surpris. On pourrait établir une liste interminable d’état émotionnels, désigner la foi et l’on verrait qu’il n’en est toujours rien.
Il me semble parfois toucher une chose tout autre que moi, qui ne m’appartient plus, au-delà de tous les principes émotionnels. On parle quelques fois d’hallucination. Sentir une chose inexistante qui se révèle d’une autre nature. Une chose vécue pour la première fois et dont l’apparition confirme une éternité à portée de main. Une chose volatile, mais vraie.