Ce sentiment d’inquiétante étrangeté qui pouvait naître avec les contes et les jouets dans l’imaginaire des enfants, – c’est à dire l’animation des objets inanimés – devient d’une autre nature avec les nouvelles technologies : il ne s’agit plus tellement d’inquiétante étrangeté mais d’un sentiment d’irréalité.
Ceci n’est pas sans apporter un confort et un charme, tout comme l’on voit aujourd’hui des « monstres [ou] cathédrales de fer » totalement réhabilités en appartement cosy.
Mais l’influence des nouvelles technologies est d’un tout autre registre. D’abord parce qu’elles se suppléent à l’imagination, ensuite parce qu’elles dénaturent ce qui liait l’homme à lui même, c’est à dire sa propre nature, ce qui dans la réalité de son environnement le confondait. L’irréalité à laquelle il assiste n’a rien d’apollinien, mais agit comme une dé-réalisation.