une parole

 

glacis de choses figées, vase glauque enfermant son eau terreuse
son battement d’angoisse dans les fibres flottantes
toute la décomposition de la plante : précisément j’entendis
comme une mise en terre

ici est morte une première fois dans une vive lumière
celle qui me tint et d’où tu viens
elle est morte et tout ce qui t’irrigue dépend de ce deuil
auquel tu ne peux strictement rien changer, seulement observer
cette plante qui va définitivement se fondre dans son eau

dans cet effroi vainement, tu peux t’agiter, battre des tempes
saisir ta tête et tortiller tes mèches : c’est partie remise
et c’est la vie qui attend, en amont
avant que ses radicelles se décomposent et se noient
dans une eau figée que plus rien n’alimente et s’intériorise
tout un terreau que tu devras transmettre

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