Claire Ceira

lueur

par claire le 13 mars, 2011

difficile maintenant de l’évoquer.

c’était possible du fond d’un grenier froid
ou sur des routes très droites
fastidieuses,
mais je l’ai perdu de vue.

c’était un tableau :
un chevreuil mort qui ouvrait l’oeil
sur son lit de feuilles beiges –
des chênes au-dessus
et la lueur d’un vert si faible
descendant sur son front à l’aube.
quelque chose à côté du corps couché.

ou un jardin
où je l’ai vu lové, se glissant
dans la forme d’un pétale
pourpre sur une table en fer…

on ne sait pas dire d’où vient
cette lueur noyée dans le soir.

ni
qui était dans le buisson,
avait cessé d’errer,
qui était en repos ?

2 comments

c'était une sculpture sur la cheminée, un cerf et une femme nue, sur un socle de marbre noir et blanc, et je rejoins le titre et l'écriture, un jour viendra.

by lutine on 16 mars 2011 at 18 h 46 min. #

moi j'ai été surprise par ce qu'a donné cette photo, prise à travers la vitre d'un train, et j'ai pensé au buisson de Moïse. Alors ce poème c'est comme rechercher ce qu'est "l'esprit", ou le "souffle", cette présence à côté des morts.

Mais chacun explore quelque chose qui le renvoie à des interrogations essentielles.
C'est la deuxième fois que tu fais allusion à cette statue d'enfance.

by Claire on 18 mars 2011 at 15 h 53 min. #

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