Claire Ceira

tristesse, comme une assise

par claire le 28 mars, 2011

 
La pluie a cessé mais les routes
brillent comme des rivières,
avec leurs lignes pointillées et leurs signaux
entre la plaine brune et les écroulements des nuages
l’étrangeté des phares allumés des motos
luttant contre la lumière du jour.

je vais bientôt cesser ces allers et retours, cesser de traverser le pays
du nord au sud.

ce que j’avais saisi entre deux doigts
et que je relâche
a laissé une poussière bleutée, un toucher de talc
continuant son chemin,
vibrant ou souffrant dans le jour et la nuit.

…………………………………

Depuis que je cherche une maison j’en ai vu de nombreuses
et dans chacune imaginé une vie différente.
la beauté de la tristesse me saisit partout entre deux doigts,
alors je vais toujours vers un autre endroit
un lieu une assise.

…………………………………

J’ai trouvé hier encore une trace sur ma main,
ce qui s’est déposé et – sans préjudice
perdu.
il y avait cette sensation ténue, des ailes
dont la verticalité est saisie entre les doigts,
reprennent leur progression hasardeuse
hachée et miroitante
vers le fond du jardin, où j’étais invitée.

cette douceur supérieure à toutes celles qui sont connues :
une poussière bleu froid entre le pouce et l’index.

il y a ce qui a commandé quand même
ce geste de chasseur.

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