todo cambia
par claire le 24 janvier, 2014
tout change et finit par se perdre
s’enfoncer puis se dissoudre
dans l’air variable et ce qui nous entoure.
l’ami imaginaire
devenu simplement réel – quelque part –
fait des gestes utiles, et pense des choses
et d’être si réel si loin
n’est plus là du tout, dans l’air du matin.
et le matin te semble un peu vide :
les carrés de soleil sur le carrelage roux
les joints gris.
tu restes un moment sans rien dire
tant de gestes – utiles – t’appellent
tu ne peux demeurer
(ici) plus longtemps
du coup s’affaiblit
cette limite entre jour et nuit qui t’avait semblé si vitale
baillant comme une porte, un seuil
tu tenais bien ouverte la fente.
tout se tait dans la lumière
blanche du jour
et ce qui est enfoui, caché
dans l’intervalle sombre entre les poumons :
nerfs et coeur, arbre des bronches
glissant battant fonctionnant
dans le couloir médiastinal
cela n’est-il redevenu
que de la chair mouvante ?
(Marie Hélène Biovir : « L’andalouse »)
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