Claire Ceira

Sans titre

par claire le 5 décembre, 2014

Dans ce territoire qui ne regarde personne
entouré de murets de pierre
tournent deux chevaux –
ou bien ils se tiennent dressés, immobiles.

J’ai en tête le bruit du galop
et les parcelles de terre qu’il projette alentour
pourtant, dans ce pays sans vis-à-vis
règne un silence de film muet.

C’est ce qui donne tant de force
aux pas que je fais pour y retourner
deux chevaux m’ignorent
le soleil est coulant et doux
la menthe pousse au pied
d’un des murs.

Quand je marche dos au crépuscule
je vois mon ombre sortir de mes pieds
et marcher avec moi
je suis comme un propriétaire
qui fait le tour de ses possessions.

Je viens ici avec mon ombre en diagonale
ondulant sur le vert des talus –
j’ai oublié même le rêve
qui différait un peu.

Je suis comme un propriétaire négligent, détaché
qui hérita voici plusieurs années
d’un souvenir d’enfance
et visite ses possessions
sans les aimer vraiment

sans leur appartenir
pourtant sans les explorer ni les maintenir.

mais je regarde les arbres
de chaque côté
– et je vois le temps.

Ils se sont élevés au-dessus de la terre
depuis la première pousse le cheveu de racine
qui a trouvé où s’enfoncer, où boire.
et c’est comme si je devait revenir ici
chaque jour sentir la poussée de ce
désir vertical et constant
qui en a fait des arbres adultes.

One comment

Nostalgique.
Comme quand les souvenirs se mêlent au rêve à reconstruire…

Tu donnes toujours beaucoup de sens à ta présence, tes errances, tes retours, tes flâneries.

by Christophe on 31 janvier 2015 at 15 h 47 min. #

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