Claire Ceira

regarde le bal (sans danser)

par claire le 3 mars, 2025

Toutes les femmes penchent la tête, toutes les femmes s’appuient, les femmes ploient leur buste, toutes les femmes écoutent, répondent, toutes les femmes sourient par instants, hochent la tête, posent la main sur des épaules, fredonnent un air que tout le monde connaît.
Les hommes boivent, parlent et écoutent, les hommes dansent ou sont assis, les hommes mènent leur cavalière, qui se ploie contre leur épaule, tournoie dans le mouvement de sa jupe, les hommes ont une conversation, les hommes regardent les femmes à la dérobée, ou les autres hommes bien en face. Les femmes sont amies, regardent les hommes à la dérobée, rient. Les femmes sont invitées.
Personne n’est mal vêtu ou sale, personne n’a trop bu, personne ne crie, c’est le début de l’après-midi.
Les hommes sont avec leurs femmes, les femmes avec leur mari ou leur fiancé…ou bien les hommes ont peint ces femmes, certaines femmes ont été modèles, silencieuses et immobiles, longuement, dans une lumière égale orientée au nord. Avec leur doux visage enfantin, leur yeux de biche, vêtues ou nues.
Mais maintenant, ici, rien n’est immobile, rien n’est silencieux, tout tourbillonne dans le brouhaha et la musique,
et la lumière pose ses pastilles mouvantes, tièdes, douces, éclatantes,
sur tout le monde.

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