lieux
par claire le 31 mars, 2010
dans la courbe du fleuve dans la boue lisse,
dans le bras du fleuve
(vois leurs dos mouvants, bougeant
et ce qui monte vers le soleil léger)
les bras comme des marches de fleuves
les voix comme de petites compagnes.
rien n’est perdu et tout revient
de là , de l’autre côté du fleuve
le dos des tanches, leurs nageoires
brillant au soleil,
sillonnant la boue tiède
– des embrassements
qui vont fouiller dans le corps les méandres sensibles.
°
ta beauté, c’est ce qui s’élève entre nous
et partout quand je pose la main
sur la beauté de ton corps.
la beauté de ton corps n’existe pas seule
même la tension de poser la main
commence à créer quelque chose.
°
une île perdue au milieu d’un espace, d’une fente de nuit confuse
île cassant le rythme des vagues
– et fines vagues des poils sur l’avant bras
sur les phalanges des mains au repos.
émergeant, triangle, d’une nuit
flancs, sommeil que je ne connais pas.
j’aborde l’île, écrasée
par l’assaut phosphorescent des vagues
je vomis tout ce que j’ai bu malgré moi.
l’inverse d’un fleuve : un cône sombre noyé de brume, en surplomb.
il appuie sur les yeux quand on dort à ses pieds
dans le sable grenu.
on touche la mort dans son sable.
je vois tes cercles, tes criques
les bras de la mer pénétrante
je cherche un nom pour t’appeler, déchiqueté.
le froid.
l’étrangeté descend en nappes des flancs de tes montagnes
île sans habitant, idole :
je te regarde comme une chose qui jamais ne regardera
je t’assigne une absence de nom.
une chaleur naît du refuge,
du cordon de dunes. une tristesse vibre à l’horizon.
…il y a quelque chose d’illusoire
dans mes propres odeurs, mes vêtements.
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