la ligne à haute tension passe au dessus
par claire le 1 avril, 2011
Le long des grands fils tendus, lentement gouttent
les eaux de pluie, personne ne les voit
tandis qu’elles tombent et sitôt s’infiltrent
dans chaque motte terreuse, en mouillant les arêtes
des silex. La pluie se répète et descend
et dure ainsi le jour entier, le soir
le début de la nuit, puis s’arrête.
Et les longues portées des fils semblent prises
dans l’obscurité, nul animal ne fait entendre
le moindre cri ou bruit. Limites, buissons blottis
dans la nuit sombre, portant l’explosion silencieuse
de leurs feuilles : mille petits poings vert acide.
Moi j’ai glissé en esprit le long
de ces fils ténus, abritée sous un parapluie
gris, je portais de grandes bottes. Mais loin
de cet endroit-là , sous une autre ligne
qui lui ressemblait, sur un coteau plus rond
de terre calcaire – la pluie tombait plus fort
et si droit, et j’avais presque froid.
En quel endroit sent-on ainsi le temps ?
(en vers arithmonymes de 8 mots)
4 comments
je connais cet endroit, j’y ai succombé tantôt.
by Florian on 8 juillet 2011 at 19 h 35 min. #
c’est un endroit où poser sa tête.
by claire on 11 juillet 2011 at 9 h 45 min. #
Bonjour,
m’autorisez-vous à lire certains de vos poèmes dans un atelier d’écriture où j’aimerais faire écrire des vers arythmonymes?
Merci pour votre réponse,
bien cordialement,
Josiane Maudet
by maudet on 18 mars 2013 at 16 h 26 min. #
oui, bien entendu, avec grand plaisir.
Je n’ai pas beaucoup pratiqué cette technique qui pourtant apporte beaucoup de liberté dans l’écriture, de façon paradoxale.
Je ne sais pas si vous connaissez Ivar Ch’Vavar, un de ses « inventeurs ».
Il y a des extraits d’un poème de lui ici : http://claireceira.leforumbleu.net/poeme.php?titre=Hölderlin au mirador (extraits)&fichier=textes/Hulderlin_au_mirador_0extraits1.txt&numero=0&idcycle=42&titcycle=Ivar Ch’Vavar
Cordialement
Claire Ceira
by claire on 18 mars 2013 at 17 h 24 min. #