« Il se noya dans un cercle lorsqu’il confondit l’eau avec une quinzième lettre solaire. »
par claire le 25 octobre, 2014
ce matin, un petit hérisson est tombé dans la piscine. Je le sors vite de l’eau, et comme il n’arrive pas à se réchauffer, je branche au dessus de lui un sèche-cheveux. Quand je reviens, il est parti, non sans avoir vidé la soucoupe de nourriture pour chat.
le petit hérisson nage en rond, encerclé d’un tuyau flottant
on est près de l’équinoxe de mars
il a traversé des jardins et des obstacles
il est mené, sous sa petite couverture rude
par le désir puissant d’un soleil intérieur
et inconnu.
et voilà qu’il a eu soif et qu’il est tombé
– dans ce pays sans source ce pays à piscines –
le froid de l’eau le fige peu à peu.
pourtant il nage encore, tourne encore
fidèle au premier mouvement qu’il fit
hors du chaud et noir.
dans la lumière de mars
son petit nez pointu au raz de la limite,
il dessine un O sans lâcher.
et moi je l’ai vu par hasard je vais vite
jouer au sauveur avec une épuisette.
grelottant au soleil de mars il reste immobile
je trouverai bien le moyen de te réchauffer
petit adulte enfantin.
(d’après le premier vers de « Courants blancs » de Philippe Jaffeux)
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