Claire Ceira

il faut être seul

par claire le 10 mai, 2011

J’ai vu tes armes
longtemps après que tu les aies posées
elles étaient là, derrière un mur.
Les armes existent plus que ce qui les entoure :
le mur, le sol de poussière et de cailloux.

Ce lieu indifférent
qui n’a été vu par personne
sauf peut-être par celui qui a construit le mur,
a regardé en partant
l’ombre diagonale que le soir découpait

et les ombres étendues à ses pieds
en parallèles grises,
venues des troncs des arbres proches, des hampes
perdues dans la douceur des herbages au printemps.

La rouille seule menace tes armes, qui naît de l’humidité des orties,
du mur.

2 comments

J'aime cette évocation des armes, du dépot des armes.
On sent la lassitude de celui qui cherche la paix, qui a peut-être renoncé, mais non sans fierté. Sa dignité resté là, dans le non-dit, dans les mots jamais prononcés.

by Hamster (Christophe) on 2 juillet 2011 at 20 h 34 min. #

je ne sais pas moi-même de quelles armes il s’agit. Peut-être que c’est l’art lui-même.

by claire on 7 juillet 2011 at 21 h 11 min. #

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