focale (20)
par claire le 14 mai, 2020
Tout au fond derrière, dans un ciel blanc d’hiver, on devine la coupole des Invalides. Lui est au premier plan avec son œil de travers, sa pipe. La pensée a modelé ce visage, les rides de ce front, quelque chose d’amer et de tourmenté par une quête. Toute recherche de séduction semble absente, mais la lourde veste de prolétaire, le cache col, la pipe, disent quelque chose. Il ne regarde pas son interlocuteur, pensif.
C’est la pensée, l’intelligence qui porte le pouvoir de séduction… et avec quelle intensité!
Comment a-t-il été regardé, tout petit enfant, qu’y avait-il dans les visages penchés sur lui?
Il a un œil aveugle de n’avoir jamais pu servir, l’autre regarde un lointain, un absolu, la vérité?
Je ne l’aime pas, je ne l’ai jamais aimé.
J’ai écouté hier une archive où il parlait de «Huis clos». Dans la pièce, il n’y a pas de miroir, disait-il, et c’est ça l’enfer : dépendre du regard des autres pour exister.
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