Claire Ceira

films

par claire le 22 août, 2014

Voir des lions attaquer des gens n’est pas sans risque, pas sans brouillage. Ni voir des animaux dans leur coït sous des rires de femmes, ni voir le serpent vomir un chien mort. Tu n’es pas indemne de ce que tu as choisi dans le catalogue. Et ton âme n’est plus cette nappe liquide, qui s’enfonçait toujours sous un ciel nocturne.

Tu ne retrouves plus le geste qu’il avait dans le rêve, de lisser ses cheveux trempés et il n’est plus – n’a pas été – ni dans le passé ni dans un autre pays, ce compagnon muet.
Pourtant le jour naissant fut comme un cocon, où le rêve battait encore, lent, son récit : une plage de l’hémisphère sud, une fête, une nuit longue où errent en groupe ceux que l’amour lâche et serre, une fausse liberté. Trop de cris aigus dans des auto-tamponneuses, tu n’aimais pas ce qu’ils faisaient, le petit vent de dépravation imposée.
Le deuil de tous ceux qui lissent ainsi, d’un geste machinal, leur chevelure en arrière, c’est la couleur de cette nuit, brune et chaude, où s’enfonce la lame presque invisible de la mer. Moiteurs, vagues éclairs au loin, fêtes dépassées.

On voit s’éloigner sans bruit les fauves, dans l’obscurité, renonçant…..
qui commande
ce renoncement au spasme de la lutte, de l’égorgement
ce départ ?

Tout marche de ce pas souple vers sa dissolution, et toi qui cherchais encore à saisir le rêve
tu vois s’éteindre lentement son sens, comme balancement d’une queue qui disparaît
dans l’indifférence.

One comment

Très très beau ! Merci… Joie de retrouver ton écriture !
Marina

by Marina on 25 octobre 2014 at 20 h 26 min. #

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