ce qui est impossible à dire
par claire le 7 février, 2016
ma dernière incarnation était derrière une fenêtre, à l’heure exacte où je suis née, mais longtemps après bien entendu, et dans un lieu complètement différent…le vent du soir argenté dans les branches juste en dessous de la terrasse, les longues feuilles comme coiffées en arrière, qui bougent, et le très grand pin au fond, majesté noire
elle aussi en mouvement.
je pensais à l’incarnation précédente, quand debout dans le jardin à la même heure, j’étais séparée par un mur d’un arbre touffu, où de petits oiseaux pépiaient. Cette fois, il n’y avait pas de vent. Ce pépiement, si fin, subtil, constant, comme s’ils parlaient de l’abri qui les cachait la nuit venant, de leur plaisir à être ensemble, d’une même espèce.
l’arbre est une maison d’ombre où le temps nous pose, oiseaux parmi les oiseaux.
que nos voix entourées se perdent
dans cet abri cette ramure.
avec tous ceux auxquels je fus liée, toute parole oubliée,
seulement un rêve obscur de chant et de halo.
One comment
Le front posé sur la vitre,
Le regard béant,
Aux heures reflétant
Ce qu’il reste de lumière,
Rebondissant dans les flaques,
Recueille un goutte à gouttes d’images,
Venant encore se nourrir d’ailleurs,
Plus loin,
Cueillant les cris des enfants,
La fête foraine,et ses lampions,,
La joie des autres,
Qu’on ne peux qu’imaginer,
Une forme plus claire,
Dessinée par la pression,
Du front posé sur la vitre.
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RC – avril 2014
by re chab on 10 avril 2016 at 7 h 37 min. #