boues
par claire le 25 septembre, 2012
……
ce qui nous attendait s’est déposé : boues, cendre et mots perdus
au fin fond des actes.
des faits et gestes pressentis et non venus
des histoires cachées dans une pauvreté sauvage
plantée de buis sombres.
ce n’est pas dans une lumière d’été
ni dans la chaleur
d’une petite main qu’on tient en marchant
– toujours dans la paume de celles qu’on n’a pas touchées et leur température inconnue – ou flottant autour de ce corps, à jamais dans ce halo autour de ses mouvements
la houle lente de ses mouvements
qu’on ne voit plus glisser, sur la grève des yeux
remplis de mer.
ce n’est pas dans un monde d’enfant
c’est une chose de vieillard
de ce temps juste avant la mort.
quand les fonctions du corps une à une déraillent, que reste
intermittente, la flamme de conscience
– c’est juste avant de partir.
s’inscrit dans ce qui attend
notre corps, comme un lit occulte :
voix fluviales, extraits de corps morts
vase qui se soulèvera dans un dernier mouvement d’eau
tout au fond de la mer commune.
le corps mourant
touchant le fond élève
sa brune alluvion personnelle
puis dans un mouvement silencieux
s’allonge lentement – se repose.
pureté de l’eau noire, bientôt revenue
cristal de la nuit profonde.