Claire Ceira

appuis

par claire le 14 octobre, 2014

des mots (écrits) forment deux phrases brèves
qui reposent les fondations
vous donnent une poussée en arrière.

et quelque chose se réchauffe, circule
entre les parois intérieures du thorax
dans la haute cheminée imaginaire
du médiastin.

le pouvoir des mots, c’est la voix interne
(ce n’est pas soi)
c’est une voix qui est entrée
par la fente des yeux lisant
on a senti la couleur
envahir tout l’ovale du blanc
et la forme obscure des cils, comme lisière
a bordé, protégé
l’entrée, l’arrivée des mots.

on est appuyé
aux surfaces verticales
alentour et vraiment assis
par les mots – par leur sens.

comme un manège
a besoin d’un socle stable pour tourner
tourner et révéler tout
alentour

mais aucun vertige, ces mots vous ont rendu stable
et ainsi on peut tourner et tout voir…
une lumière qui contient les couleurs coule, les couleurs vues en naissant.

c’est l’effet que font les mots
disant quelque chose d’inconnu
quand ils ont été écrits puis lus
et qu’on les sent
exactement tels qu’ils devaient être.

3 comments

Ah, tu en es venue à bout ? – est ce que c’est jamais fini, au point de ne plus vouloir le « reprendre ». J’ai aimé le lire « tout neuf », puis le relire, à la lumière de ce que tu as écrit ici ou là. « Lumière », ou éclairages, avec leurs ombres « éclairantes ». Juste « l’amande frangée », avec son goût de galette qui va à contre-courant, mais bon; pas grave.
Ce que je retiens, dans mon médiastin à moi, c’est cette stabilité, cette assise du moment où la lecture se combine avec ce qu’inconsciemment on avait envie de lire; ou ce manque dont on n’avait pas conscience; quel coup de foudre, non ? Quelle chance tu as…Parce que cette « stabilité », je la ressens (je dis bien : je), comme un équilibre, instable, un sommet de montagne russe, ce petit instant où rien ne bouge, que déjà ce n’est plus, tant on n’est que passager. Mais je suis sûrement un peu pessimistement sceptique (quelle formule!).

by 'toM on 16 octobre 2014 at 14 h 07 min. #

Je ne sais pas vraiment si j’en suis venue à bout, je ne crois pas, je le reprendrai sûrement. Disons qu’il raconte un moment où quelque chose recommence à circuler. Un moment pour se sentir vivant, et donc la stabilité est simplement de cet ordre.
je viens de comprendre (dans un congrès de psy 🙂 ce qui est en jeu pour moi derrière ce moment…
c’est comme une pelote qu’on ne cesserait de dévider, l’écriture. La pelote d’Ariane ça va de soi, pas question de marcher totalement seul.

by claire on 20 octobre 2014 at 9 h 23 min. #

SUPERBE

by Marina on 25 octobre 2014 at 20 h 31 min. #

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