Claire Ceira

aimant

par claire le 7 juillet, 2015

on n’y peut rien si on se tourne de ce côté-là
rien n’y fait.
on tapote le cadran et le secoue on lui fait faire des tours
mais boussole en plastique on reste et dès que posée sur la table
elle se remet dans l’axe montrant le pôle avec ses derniers ours blancs
errants dérivants et ses dernières glaces
l’endroit où on n’ira pas
teintes pâles vertes presque vénéneuses violets clairs gris plombés et l’eau lisse
comme huileuse et le trou dans la glace
et une vague lueur de soleil le trou sous lequel nage
encore entier, un phoque gris.

puisqu’on est là, agenouillé avec le harpon
on voit ses mouvement si lisses, si lents, et la splendeur de sa fragilité il rêve
il vous porte dans son cerveau d’animal, ne s’éloignera pas
même s’il fait un cauchemar de vous un cauchemar de chasseur seul
au bord du trou dans la glace harpon bien tenu dans la main droite ou gauche
qui ne pense pas

au moment où il le lancera
la glace changera de couleur.

objet sans valeur
boussole
sous le ciel nous sommes
agenouillés au bord de ces trous-là

car il n’y a personne qu’on puisse
tenir tout le temps dans ses bras.

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