âges
par claire le 7 février, 2016
encore le même bus, qui va de la presque montagne, chez moi, à la plage du Mourillon, une femme assise, son petit garçon sur les genoux, avec qui elle converse. la petite grande soeur est à côté, n’écoute rien, se lève, s’accroche à une barre autour de laquelle elle tournoie, dans les cahots. quand sa mère lui demande de revenir elle s’arrête de tourner une seconde, laisse passer, puis reprend son jeu.
deux femmes montent, dont une (la mère), très âgée.
elle s’assied sur l’insistance de sa fille, et regarde l’enfant en face d’elle : « elle croit que je vais lui faire du mal, elle croit que je suis méchante, mais je suis gentille ». la fillette se tait, grands yeux sombres, la mère dit : « elle est timide ».
la vieille dame regarde dehors, demande sans cesse si elle doit se lever, si c’est l’arrêt, sa fille la rassure : « non, ce n’est pas là , encore deux arrêts ».
sous l’abribus éclairé dans la nuit, assis, un beau garçon a la tête baissée sur son portable, ses sombres cheveux tombent de chaque côté de son visage attentif. elle l’a remarqué : « regarde-le, comme il est triste, il a été battu….je n’aime pas qu’on le batte ».
le petit garçon à lunettes, lui, voit la gare illuminée : « pourquoi ils ont pas mis d’étoile ? ils la mettront le soir de Noël »… »
« qu’elle est belle la gare ! » dit la vieille dame…je l’avais dessinée pour l’école ».
« oui, elle est belle » répond le garçon qui évoque ensuite avec sa mère les fêtes qui approchent, les gens qui vont venir. « c’est qui tata Laurette ? » « c’est ma tata à moi », dit sa mère.
les deux enfants font partie d’une crèche vivante. il dit qu’il va tenir un bâton et rester debout, c’est tout. sa soeur, il pense qu’elle va être habillée en bleu, là (il passe la main sur la poitrine de sa sÅ“ur), et sur la tête parce que la sainte Vierge est bleue.
la petite ne dit toujours rien, indéchiffrable.
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