Claire Ceira

rêve de l’assemblée du deuil

par claire le 25 juin, 2013

Tout se passe dans une grande et ancienne maison, un peu à l’abandon, à la campagne. Dans une partie de la maison dorment les adultes, les enfants sont logés ailleurs (une autre aile ? un autre bâtiment ?). Les chambres sont disposées autour de couloirs compliqués, peu éclairés, dont les revêtements semblent très vieux, fanés. Il y a des parties de la maison à moitié détruites. Par exemple dans une salle, le plancher s’interrompt à deux mètres du mur opposé et donne sur le vide. J’ai remarqué combien cet endroit serait dangereux si on arrivait avec trop d’élan. D’autres pièces sont remplies d’objets du passé, oubliés, touchants.
Dans une salle, au sol de terre battue, on voit des débris hétéroclites, parmi lesquels la partie supérieure d’un crâne de vache, retourné, très usé, et poudré d’une poussière noire qui en souligne les reliefs – on devine le palais, quelques dents.
Mais dans les grandes pièces du bas, des tables sont dressées, on va dîner. A la table où je m’assieds, avec mon mari à ma droite, la place de gauche est vide. Je vois au loin ma grand-mère qu’on entoure, à qui on propose de venir me rejoindre. Je n’en ai pas très envie mais je ne le montre pas, elle s’assied donc.
Puis le rêve fait un saut. C’est la fin du repas, une partie des convives est déjà partie, dont ma grand-mère, et je me retrouve à côté de deux jeunes hommes dont la compagnie me plaît. Je suis même à moitié appuyée sur mon voisin de gauche, j’ai un comportement plutôt impoli : je me rends compte que j’ai mangé à même le plat, plongeant ma cuillère dans la sauce jaune et crémeuse, j’ai taché la table, et maintenant je mange avec ses couverts à lui. Je me demande ce qu’il pense, je vois du coin de l’oeil que j’ai taché aussi sa chemise (mais les taches sont bleues). Je suis un peu embarrassée mais trop animée (ou ivre ?) pour le montrer.
En fait nous sommes réunis à l’occasion d’un deuil, celui de mon ami X. qui vient de mourir. Je vois sa femme, M., ses enfants adultes. Elle est dans le désespoir, elle se précipite dans la pièce dangereuse, elle voudrait se jeter dans le vide. Je la retiens par un bras, essaie de la raisonner. Elle se laisse convaincre. Elle paraît très fragile, et tout le temps où je la retenais je regardais l’intérieur de l’articulation de son coude tendu, son bras fin et bronzé.
Puis c’est la nuit, une femme vient dans ma chambre en chuchotant, elle veut me montrer quelque chose. Nous suivons les couloirs sombres et abandonnés. C’est un vrai labyrinthe, je me demande comment elle se repère. Elle m’amène dans une série de chambres dont le sol est jonché de très gros objets brisés. On dirait qu’un être d’une force extrême a donné libre cours à sa colère. On sent le danger qui plane, je m’inquiète pour les enfants.
Le lendemain est le jour où nous devons nous séparer. Je vois passer dans un couloir, au milieu des gens, un homme qui porte dans ses bras M., je me dis qu’on dirait une petite fille. Elle est en vie mais va très mal.
Quelqu’un nous rassemble dans les salles du bas. Peut-être il faudrait dire quelques mots, me glisse une personne proche de moi. Je lui réponds « très peu pour moi », mais elle insiste : il faut quand même remercier ces gens qui nous ont si bien accueillis. J’en conviens, commence à me creuser la tête.

24 06 13

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