rêve du rayon rouge (et de la rencontre de ma mère)
par claire le 18 juin, 2013
C’est une grande ville du futur, composée d’immenses bâtiments imbriqués, noirs ou gris. La vie se déroule sur d’innombrables niveaux, le sol n’est plus qu’une abstraction. Tout est perpendiculaire, vertical, grillagé, artificiel. Au-dessus c’est comme dans une volière, le ciel semble voilé par un très fin grillage, on ne peut pas sentir le temps qu’il fait, ni savoir l’heure du jour. Il y a des lumières. La ville elle-même évoque la semi transparence d’une volière, et un dédale sur trois dimensions. Dans ce lieu qui a une austère et redoutable beauté, je me déplace facilement, je suis en terrain connu. Mais un grand danger est présent, menaçant, une sorte de rayon laser rouge, assez semblable à celui de certaines alarmes, transperce l’espace, se matérialise sur la paroi des immeubles, est par endroits comme filtré, atténué par les passages à travers des verrières. Ce rayon unique qui règne sans que personne ne puisse s’y opposer ou s’en protéger, est un esprit malfaisant, qui tue. Je le combats et il le sait, il me cherche.
Tout le rêve est occupé par cette sorte de cache-cache entre moi et lui. Je ne suis vraiment en sécurité nulle part, je cherche à atteindre l’origine du rayon, qui troue une façade comme un oeil brûlant. A moment donné je suis vraiment descendue tout en bas, et je marche dans une rue encaissée, pavée, où je gare avec difficulté une camionnette. Je vois ma mère venir à ma rencontre, petite femme tranquille et pragmatique, comme je l’ai connue chaque fois que j’ai eu besoin d’elle. Elle ne s’émeut pas plus que ça de la situation qu’elle comprend bien, on discute ensemble de ce qu’il faut faire.
Depuis quelques temps le rayon semble avoir perdu de son intensité, il paraît plus discontinu, plus hésitant, plus rare.
Et puis à la fin du rêve je vois qu’il a disparu. Je m’informe : est-ce vraiment fini ? Et, oui, il a été détruit, ou bien il s’est éteint tout seul, comme s’il avait suffi de lui échapper assez longtemps pour que son pouvoir s’annihile.
Il n’y a plus rien à craindre, on peut se promener librement.
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