la toile du maître
par claire le 21 avril, 2013
C’est une silhouette de soi-même
peinte en gris à l’avant du tableau
et puis – encore devant – les spectateurs
avec leur façon de se tenir, leurs vêtements
qui passent et passent, quel nombre lent !
c’est un monde dans lequel on tombe : un trou, une porte
un tableau accroché
et le défilement des regards.
lui dit :
regardez-moi, regardez comme je regarde
dans la joie d’être un homme.
et parlez de moi
quand je me tais.
un corps de femme nu fait aussi partie du tableau
qui appelle le monde et toutes ses lumières,
pénétrant par les yeux
à l’intérieur du sombre soi du corps.
les grands yeux liquides et sphériques du monde
constamment, depuis si longtemps
posés sur nous, en silence.
je pense à mon père, au bout rouge de sa cigarette dans le noir, quand il racontait l’histoire
du petit lutin
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