Claire Ceira

la faim

par claire le 20 novembre, 2012


il y a ce bruit, dans l’eau
les graviers pris dans l’épaisseur du torrent
et le même bruit dans les nuages
qui couraient au-dessus
lourds chevaux gris de labour passant
s’ouvrant en rideaux de pluies brutes
là-bas sur la mer
– entre la mer et moi.

il y a ce bruit qui se coupe et se retourne
semble vouloir effleurer
comme une feuille la surface de l’eau
reflétant le ciel,
la journée libre.

j’entends ce bruit, cette invention sauvage
où la perte joue son grand rôle.
dans ce jeu dont j’ai faim encore
l’eau glacée glisse toujours,
laissant les galets en repos ou les retournant
elle les broie dans sa main, arrondis.

le jeu m’a jouée
dans un recoin de la rivière
je tâche de voir le ciel à travers l’eau
je tâche de comprendre
où va ce qui n’arrive pas,
où est le lien qu’on ne rompt pas.

à l’intérieur de la poitrine
ou dans le flux de l’eau
le courant est comme du verre
verre épais d’une baie mouvante
l’eau brasse son bruit,
ce qui s’était posé
et doucement repart.

Laisser un commentaire

Required.

Required. Non publié.

Si vous en avez un.