Claire Ceira

cheval de fer

par claire le 28 juin, 2010

c’est beau
la force électrogène qui mène sans faiblir le train et nos bagages
tandis que nous cherchons des yeux
gares et bas-côtés
les yeux flottant dans la grisaille
de l’arrière des villes.

rien qui nous fasse descendre en marche ou tomber
par une porte qui s’ouvrirait dans le flanc
– une seconde –
pour soi.
se laisser glisser et naître
dans l’endroit qu’on vient de voir.

debout un peu sonné et seul
meurtri par cet événement
faire adieu de la main au point rouge.

être oublié être une personne
au bord de la clairière où un cheval au cou arqué
broute sans rien voir.

commencer la marche sur les cailloux bruns
l’odeur de fer.
dans la campagne intime
voir le dévoilement de l’été :
colza fluo, maniaquerie des poteaux.

2 comments

J'ai toujours eu peur de me coller à ces portes, elles sont ventouses, et mon corps s'est refusé de s'y appuyer, c'est comme les toilettes dans lesquelles il y a un bruit d'enfer. Ces images je les connais, j'ai toujours eu peur, je me souviens. J'aime ces textes sur les trains, ils me rappellent des souvenirs entre Dordogne et Paris, je me vois sur la banquette et les pensées défilent. Merci pour le voyage.

by lutine on 28 juin 2010 at 21 h 34 min. #

Je voyais plus une sorte de fente magique qui s'ouvrirait et dont on glisserait comme le baleineau hors de la baleine. Ce n'est pas un poème d'angoisse, plutôt de désir, pour moi ; mais bien sûr il y a une ambiguïté.
merci lutine

by Claire on 29 juin 2010 at 6 h 36 min. #

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