orages
par claire le 18 septembre, 2016
…tout à l’heure, par la fenêtre ouverte de mon bureau qui est au rez-de-chaussée, dans l’après-midi orageuse, je voyais un pan de ciel bas, chargé et – de dos – une fillette au tee-shirt fuschia esquissait une chorégraphie hésitante. Sa longue queue de cheval noire, ses gestes graciles sans affectation, elle semblait chercher. J’ai admiré un instant son dos brun, je me suis levée, j’ai vu alors les deux femmes âgées assises sur le muret qui la regardaient. Quelques gouttes tombaient en traversant les feuilles sèches des platanes, auxquelles ni les enfants ni les adultes ne prêtaient attention. La chaleur qui mettait tout le monde en sueur est tombée d’un coup, emportée par un grand vent frais qui se levait.
Et ce soir je regarde dans la nuit l’isthme de Sablettes, au loin. Le pluie tombe avec douceur sur le jardin, le ciel nocturne est ouaté de brun, frangé, traversé d’éclairs vagues, presque sans tonnerre. Les odeurs sont incroyables, il n’a pas plu depuis des mois.
Et puis soudain c’est une trombe, je dois reculer. L’eau fait comme une brume dans l’olivier le plus proche, dans laquelle étincellent, à la lumière orangée de la rue, les feuilles immobiles, diamants et larmes.
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