Lignes ferroviaires

LIGNES FERROVIAIRES
 
 
je sens ma mort datée de onze années elle n’est pas tout à fait morte
mais tant avalée que ses cendres ont un goût de poussière
tellement irréelle, diffuse et rien n’a changé au décor
mêmes édifices, toujours la même matière, la même rigidité
mon rêve d’alors est en carton pâte avec un tel lien au ciel
livide brun tacheté de roux et d’or, l’ocre brun du tourbillon
respire par la poitrine entière entre par la trachée
la succession d’avenues, le tissu périphérique la proche nature
la cisaille des voies ferrées leur course irascible la folie de l’acier
ce qui entraîne afflue dans un calme permis toutes les élucubrations
ferroviaires les départs forcés l’ennui les sons électriques lancinants
les poids amassés, chaînes rompues par la corde de l’angoisse
je sens l’envergure la teneur de mille flocons ouvrant un nuage
le lieu éclairé d’une habitation, une case jaune donnant sur la cuisine
un foyer qui danse, le râle d’une autoroute la nuit le grincement des rails
la pénombre le noir total la lumière blafarde d’une pauvre ampoule
un réverbère sale la nuit morne la précipitation à tout noter
ombres murales, le même lit en bois la percée l’ouverture
 

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