marche nocturne marche sur le boulevard longe l’immensité obscure
c’est à Marseille sur la Corniche quelques chiens trottinent : tout est vagabond
le jour a fondu dans la béance noire et grésille en petites étincelles
tout se disperse, se recroqueville dans sa lueur jalouse les signaux les habitations
toutes les données marines, les longues traversées les choses aperçues les troncs salés
les troncs échoués toutes les données marines
celle-ci cette lueur attire un peu plus l’attention celle-ci on l’a choisie
représentation du petit peuple des lueurs à elle seule c’est un for intérieur
les circonstances sont noires la lueur les voit, les aspire la lueur les aime
elle accélère toutes les digressions, les pensées le palimpseste écrit par le sel
l’enfouissement les vagues l’étincellement le soi recroquevillé
le petit soi la Corniche
(récit travaillé à partir d’un matériau datant d’avril 2004)