La grève
 

mes mémoires sont des couteaux
dans ma tranche cervicale j’adhère
à des régions qui me dictent dans la douleur
la raison fortuite qui m’a faite
je souffre de couteaux comme je souffrais d’apprendre
et j’ai désappris à connaitre pour me sevrer
de l’ultime connaissance

je sais qu’une grève a les images et les flous dorés
d’un savoir évanescent, fruits de couteaux
fruit des hôpitaux et des prisons
où l’on a enfermé le savoir car sur la grève
les os et les galets ont leur histoire

les os allongés qui croissent
comme les vertèbres d’un savoir qui s’oublie
une amnésie momentanée, fait se fortifier
les cathédrales qu’on a construites

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