Je vous dis que tout est néant : le criminel ne mérite pas moins d’amour que la sainte. Tous sont parvenus pour peu qu’ils s’y soient penchés à ce juste constat. La morale est le fruit non pas du Christ, qui a dit cela, mais de l’intérêt personnel, de toute l’ambition, de tout l’orgueil accumulé par des années de progrès, de massacres et de prouesses technologiques.
Des siècles que nous n’avons rien fait paraître au grand jour pour l’unique raison que nous ne savons absolument pas ce qu’est le véritable rien qui donne tout, toute la consolation et tout l’amour, tous les liens possibles et toute l’énergie de la santé. Le vrai progrès n’a jamais eu lieu : nous sommes morts de trouille devant la vérité, il est tellement mieux de se calfeutrer dans ses opinions larvées. Pantins générateurs de tous les maux qui nous conduisent eux-mêmes à nous enfouir davantage. Dans le sable de l’immobilier, la prison qui donne sur le jour, le silence de nos conversations, la complicité coupable du point de vue.