Le chat et la liberté

 

Il y a bien au-delà un monde vivant, pas malade, taillé de corniches et de crevasses, un monde à-pic, un monde d’équilibre, de falaises et d’oiseaux, de prismes, de métamorphoses et d’instruments de précision : un vaste chantier. Courez-y donc, les premiers temps il vous faudra suivre une angoisse, mais elle est bénéfique, elle vaut largement plus que ce bain d’inanité, de venins captifs.

Je mets en cause l’exclusion permanente et la montagne de votre propre nombril dans cette affaire qui a mal tourné, je mets en cause cette duperie qui vous fascine : l’étalage du plaisir facile enfermé dans une boite. Et vous encensez cette boite, vous la vendez au monde lointain contre quelques petites pièces de monnaies, de la rouille.

Il vous faudrait marcher sans cette conviction qu’il s’agit là d’une perte de temps, trouver le passage, le bon endroit, sauter entre les rocs, être le chat sauvage, le lynx dans la pénombre qu’on ne voit jamais et qui existe pourtant, se tire toujours d’affaire : ses simples moustaches et ses muscles lui servent à acquérir une liberté, une vie de prince et de sommeil.

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